Un rêve plus long que la nuit – Coups de coeur de l’équipe [DERNIÈRE SÉANCE]

Coups de coeur de l’équipe – Rachel Samson (programmatrice associée)

Nouvelle restauration 4K

La petite princesse Camélia, transformée par magie en jeune femme, découvre soudainement un monde nouveau, fantastique et périlleux : celui des adultes. Dans un univers aussi attirant qu’inquiétant, elle devra faire face aux règles imposées par les hommes.

« Généreuse restauration 4K depuis les bandes 16 mm du trop-peu-vu deuxième long-métrage de l’une des plus grandes artistes plasticiennes, peintres et sculptrices du XXe siècle Niki de Saint Phalle, UN RÊVE PLUS LONG QUE LA NUIT en découd et recoud avec beaucoup de liberté et d’éclat le canevas d’un conte fantasmagorique malicieux et absurde (non sans rappeler la trame d’ALICE AU PAYS DES MERVEILLES). C’est : tantôt une grande farce anti-patriarcale symboliste où des grosses sculptures phalliques en papier mâché et de l’artillerie, des machines infernales chambardent l’écran dans des mouvements risibles et grotesques, réminiscents du trauma, des abus incestueux qu’a vécus la créatrice, et tantôt une fresque où s’assemblent des multiplicités de matières, de motifs et de couleurs — des effets pratiques, du carton, une séquence d’animation de dessins très colorée avec une Nana, des sculptures et des meubles des plus imaginatifs et tactiles, un serpent, un dragon fabriqué de jouets peints en vert, des jeux, des sculptures monumentales de Jean Tinguely (le Cyclop, etc.), des robes, du tarot, des bricoles. Film d’avant-garde enchanteur, dans une constellation où l’on retrouverait CÉLINE ET JULIE, le PEAU D’ÂNE de Demy et les contes de Juraj Herz, UN RÊVE PLUS LONG QUE LA NUIT est une offrande délurée, une voie de passage par la création démiurgique, la force et la féminité pour contrer les violences patriarcales et environnementales — du bancal au sublime. » – Rachel Samson